Bienheureux Pierre Claverie

17 mai 2021

Le 8 mai nous avons fêté le bienheureux Pierre Claverie et ses 18 compagnons, martyrs en Algérie. Ils n’ont pas hésité un instant à suivre le Christ jusqu’au don de leur vie, par amour. Mais ils nous témoignent aujourd’hui, et particulièrement dans ce temps pascal, que la mort n’a pas le dernier mot car l’amour demeure.

Histoire

Pierre Claverie est né en 1938 en Algérie et a grandi dans ce qu’il appelle « une bulle coloniale », sans voir les autres, en passant à côté du peuple musulman. A 20 ans, il part étudier à Grenoble où il se convertit. Il rentre ensuite au noviciat à Lille chez les dominicains. Il y rencontre des confrères qui lui permette de changer son regard sur les algériens et de voir en eux des frères et des amis. Pierre retourne différent en Algérie en 1967 où il est responsable du centre diocésain d’Alger avant d’être nommé évêque d’Oran.

Durant tout son ministère, il n’a pas cessé de promouvoir le dialogue « entre tous les étrangers que les hommes sont les uns pour les autres. » Mais son appel au dialogue irritait les extrémistes, quel que soit leur bord. Pierre Claverie savait que sa vie était menacée, mais il a souhaité rester jusqu’au bout disant « si nous restons en Algérie, c’est pour donner notre vie pour sauver l’avenir, plutôt que de quitter ce pays pour sauver notre vie. »

Le 1er Août 1996, le ministre français des affaires étrangères se rend à Tibhirine pour rendre hommage aux sept moines tués 2 mois plus tôt. Le jour même, Pierre Claverie et son chauffeur Mohamed sont assassinés.

Extrait de Lettres et messages d’Algérie, de Pierre Claverie, 1996.

« Le maître mot de ma foi aujourd’hui est donc le dialogue. Non par tactique ou opportunisme, mais parce que le dialogue est constitutif de la relation de Dieu aux hommes et des hommes entre eux. Avec Jésus, je réapprends que Dieu même, pour se faire connaître et manifester sa volonté, a emprunté à l’humanité ses mots et jusqu’à sa chair.

Je pressens également que la relation de Dieu à l’humanité révèle quelque chose de son être même qui, pour moi, est communion de relations dans l’Esprit d’amour. Je constate enfin que toute l’histoire sainte se déroule sous le signe de la communication rompue et retrouvée dans un dialogue dont Dieu prend l’initiative. La fécondité de cette histoire lui vient de cet échange d’amour dialogal qui s’inscrit contre la rupture diabolique de l’origine. (…)

Que l’autre, que tous les autres soient la passion et la blessure par lesquelles Dieu pourra faire irruption dans les forteresses de notre suffisance pour y faire naître une humanité nouvelle et fraternelle. Il y va de l’avenir de la foi dans notre monde. »

Prière

La Pentecôte approche, alors demandons à l’Esprit d’amour de nous enflammer, de nous introduire dans cette communion de relations avec Dieu, avec nos frères. Prenons le temps de contempler dans la Parole cette relation entre Dieu et son peuple, de voir comment Elle prend chair en nous aujourd’hui.

Viens, Esprit Saint,
remplis les cœurs de tes fidèles,
et embrase-les du feu de ton amour.

Envoie ton Esprit, et tout sera créé,
Tu renouvelleras la face de la terre.

Prions le Seigneur :

Seigneur notre Dieu, par l’illumination de l’Esprit Saint,
tu as instruit les cœurs de tes fidèles ;
rends-nous dociles à ton Esprit
pour apprécier ce qui est juste
et donne-nous d’éprouver toujours
le réconfort de sa présence.
Par le Christ notre Seigneur.

Amen.